Vous voulez que tout le monde mette le nez dans votre assiette ?
Vous adorez les débats et en redemandez à chaque repas ?
C’est par ici que ça se passe.
Il s’agit à notre sens du point le plus compliqué à gérer. Mais rassurez-vous, avec un peu d’expérience et de recul, tout se passe bien.
VÉGÉTARIEN EN SOCIÉTÉ – UN PROBLÈME FRANÇAIS
Lorsqu’elles décident de devenir végétariennes, certaines personnes redoutent de devoir se mettre à cuisiner, de changer leurs habitudes, de ne pas savoir quoi manger… Mais tout s’apprend ! En revanche en France, nous avons un vrai problème avec le contenu de l’assiette du voisin, alors mieux vaut vous y préparer. Votre assiette va régulièrement être décortiquée, jugée et critiquée avant même votre première bouchée. Cela paraît excessif mais c’est pourtant bien le quotidien du végétarien débutant. Votre entourage (famille, amis, collègues, nouvelles rencontres) va tester et remettre en question la logique de votre démarche …
Changer son mode de vie, son alimentation et s’éloigner des pratiques de la majorité intrigue et cela se comprend. Dans toutes les questions qui émergeront autour de vous, vous aurez des gens curieux et bienveillants qui vous poseront des questions aimablement. C’est lors de ces échanges que l’on a l’opportunité d’expliquer les fondements de notre démarche. Qui sait, vous planterez potentiellement une petite graine qui grandira avec le temps. Dans tous les cas les échanges curieux sont toujours constructifs.
TROUVER LA FAILLE
A l’inverse, beaucoup vont essayer de trouver la faille de votre démarche. Comme si le contenu de votre assiette était incommodant et qu’il fallait tout de suite ouvrir les hostilités. Cela arrive souvent lors d’un repas avec pas mal de monde autour, histoire d’être bien le seul à lutter face à 10 personnes. Mais n’ayez crainte, vous allez devenir des pros de l’argumentation ou de l’esquive selon votre humeur.
VEGETARIEN EN SOCIETE OU DES REMARQUES PAS TOUJOURS PERTINENTES
Vous aurez droit à des remarques dont la pertinence peut être questionnée. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elles reviennent souvent. « Et la carotte, tu crois qu’elle a pas mal quand tu l’épluches? » ou encore « ah ça y est tu fais partie de ces extrêmistes qui cassent les boucheries! ». Pour les plus compréhensifs on a aussi « Bon ok t’es végétarien on comprend, tant que tu deviens pas extrémiste comme ces véganes » …. Ouuups.
Beaucoup vont vous parler du soja cause de la déforestation de l’Amazonie, du quinoa du Pérou ou encore du fait que le lait ce n’est pas un problème car de toutes façons les vaches en produisent trop pour un seul veau.
La liste est longue et cela se produira presque à chaque nouvelle rencontre jusqu’à ce que les mentalités s’ouvrent. Alors en attendant, préparez-vous!
Plusieurs stratégies s’offrent à vous
Repousser le plus possible. Ne mentionnez votre alimentation que si nécessaire. Avec un peu de chance personne ne verra que vos lentilles ne sont pas accompagnées de saucisse
Refuser le débat. Dites clairement que vous n’avez pas envie de débattre sur ce sujet (surtout avec plein de monde autour, merci bien). Si vous le souhaitez, invitez la personne à en discuter avec vous à posteriori. La plupart du temps il ou elle oubliera car l’espoir du débat sur la place publique sera retombé comme un soufflé. S’il ou elle revient vous en parler après, c’est qu’il ou elle est vraiment intéressé par le sujet et cela peut devenir intéressant. Ou alors c’est un/une lourdingue de l’extrême. Fuyez !
Rentrez dans le débat. Il vous faudra alors vous armer et vous préparer tel un guerrier. Apprenez les remarques que l’on vous fera et dégainez avant qu’elles ne sortent de la bouche de votre interlocuteur !
Questions et remarques les plus récurrentes
1 – T’as pensé aux plantes ? Elles souffrent aussi quand tu les coupes. (Cf. cri de la carotte)
Nous ne souhaitons pas nous nourrir d’êtres doués de sensibilité; qui possèdent un système nerveux et des récepteurs à douleur; autrement dit, ceux qui peuvent ressentir une douleur similaire à la nôtre.
2 – Oui mais les fruits de mer c’est bon pour la santé !
Une fois mis de côté le sujet des métaux lourds qu’ils peuvent contenir, ils n’en restent pas moins des êtres dotés d’un système nerveux et qui ressentent la douleur. Pour plus d’arguments sur ce point, visitez notre page Posons les bases.
3 – T’es végétarien, mais tu manges du poisson au moins ?
Aux dernières nouvelles, les poissons ne poussent pas sur les arbres, ils font partie du règne animal. Pour plus d’arguments sur ce point, visitez notre page Posons les bases.
4 – Oui mais ton soja là, t’es au courant qu’il cause la déforestation de l’Amazonie ?
Le soja qui cause la déforestation est le soja qui sert à alimenter le bétail du monde entier, bétail qui va finir dans ton assiette. C’est donc la production de viande qui participe à la déforestation.
5 – L’agriculture du quinoa engendre l’exploitation des péruviens et les noix de cajou celle des indiens.
Il est possible de manger végétarien et de se passer de ces produits. Toutefois il faut souligner que les végétariens sont une proportion très faible de la population. Il s’agit d’un problème de société globale, lié aux dérives du commerce international, plus qu’une problématique liée au végétarisme en particulier.
Enfin bonne nouvelle, il existe maintenant des filières de production de quinoa français et européen !
6 – Et si t’es sur une île déserte et qu’il y a qu’une chèvre à manger tu fais quoi ?
Si c’est une question de survie, bien-sûr que la majorité d’entre nous, végétariens compris, mangera de la viande, mais si nous pouvons vivre en bonne santé et éviter de tuer un animal pour notre seul plaisir gustatif, alors pourquoi pas? Tout est une question d’opportunité. Il serait indécent d’exiger d’un peuple qui meurt de faim de ne pas toucher aux animaux (d’autant que dans ces cas là ils sont souvent traités avec un respect bien plus grand que ce que nous faisons en occident). Tout comme il est, à notre sens, indécent de tuer des animaux si ce n’est pas nécessaire.
7 – On a besoin de viande pour être en bonne santé.
Faux. Nous avons besoin de tous les nutriments essentiels à notre bonne santé, qu’elle que soit leur provenance. La viande n’en n’est qu’une forme. Nous retrouvons tous les nutriments vitaux dans les végétaux, à l’exception de la vitamine B12.
8 – Attends, t’es végétarienne et tu bois du Coca ? C’est pas très sain. Et ta ratatouille elle est même pas bio !
Depuis quand est-il attendu d’un végétarien qu’il soit parfait dans tous les choix relatifs à son alimentation ? Être végétarien ne veut pas forcément dire manger light, ou bio. Beaucoup de végétariens se sentent concernés par l’écologie, mais beaucoup de personnes non végétariennes aussi, et on ne va pas systématiquement les critiquer quand elles boivent une boissons trop sucrée.
9 – Tu portes des vêtements fabriqués en Asie par des enfants. Tu crois pas qu’il est plus important de défendre les enfants que les animaux ?
Pourquoi devrait-il y avoir une hiérarchie des causes à défendre ? Critiquer cela revient à dire : arrêtez de lutter contre le harcèlement sexuel quand d’autres sont victimes de viols ou de crimes. Toute injustice est bonne à être défendue ! Et il vaut mieux défendre une cause à laquelle on est particulièrement sensible que de ne rien défendre du tout non ?
10 – Euh t’es végane mais t’as un chat … Dans un sens tu l’exploites.
Oui dans un sens c’est vrai, posséder un animal pour le plaisir de sa compagnie quand ce n’est pas son état de vie naturel est une forme d’exploitation. Après tout est relatif. De nos jours, chiens et chats ne peuvent avoir de bonnes conditions de vie s’ils sont lâchés en ville, ils n’y sont pas préparés (encore que les chats un peu plus). Toujours est-il qu’il y a de très nombreux animaux en attente d’adoption dans les SPA ou autres centres de secours pour animaux, enfermés dans des cages car d’autres les ont abandonnés. Il est donc préférable de voir un chat heureux et soigné dans une maison que dans une cage à attendre l’adoption. Quant aux animaux issus du commerce là, c’est à notre avis à proscrire car ce genre de circuit fonctionne sur les gains financiers et non sur le bien être des animaux.
11 – Tu vas le nourrir de viande quand même hein ? Tu vas pas lui imposer ton régime !
Si si, nous souhaitons faire souffrir nos chats pour ne pas déroger à nos idées (= ce que votre interlocuteur attend). Il est vrai que les chiens et chats sont carnivores, encore que les chiens sont un peu plus opportunistes et peuvent de temps à autres manger d’autres choses. Nous pensons que le mieux à faire dans ce cas est de limiter autant que possible le recours aux croquettes bas de gamme qui ne sont que les restes des déchets de viande industrielle que l’on ne donne pas aux humains (c’est de toutes façons déjà très éloigné de ce qu’on peut appeler quelque chose d’intéressant nutritionnellement pour votre animal) et essayer de temps en temps de le nourrir de vraie viande et si possible locale.
Cela peut paraître cher mais prendre un animal pour le nourrir pour pas cher n’est pas lui faire du bien. Vous pouvez d’ailleurs demander les chutes de viandes à votre boucher local. Cela évite de les jeter et il sera ravi de s’en débarrasser. Vous n’avez plus qu’à trier et vos animaux vont se régaler. Enfin il paraît qu’il existe des croquettes véganes composeés pour répondre aux besoins des animaux, pourquoi ne pas essayer d’alterner avec ça aussi !
12 – Les moutons ont besoin d’être tondus, je vois pas où est le problème.
Oui, mais un mouton n’a pas envie ni besoin d’être maltraité. De plus les moutons élevés pour leur laine sont issus de nombreux croisements favorisant une surproduction de laine qui n’a plus rien de naturelle. Un petit paragraphe plus complet est dédié à ce sujet sur la page Posons les bases (en bas de page).
13 – Moi je ne comprends pas ces végétariens qui cherchent les imitations à la viande, c’est pas logique !
On peut devenir végétarien ou végétalien pour de multiples raisons mais le manque d’attrait pour le goût de la viande est rarement le moteur. Certains végétariens ont parfois développé un certain dégoût pour la viande mais la plupart du temps il s’agit d’une démarche entamée par empathie pour les animaux, par volonté de ne pas participer à la pollution engendrée par l’industrie de la viande, ou encore pour une alimentation plus saine. Toutefois s’il est possible de retrouver des aliments au goût proche de la viande et sans compromettre notre engagement, pourquoi s’en priver? Ce n’est pas parce qu’on arrête de manger de la viande qu’on n’en n’aime plus le goût automatiquement.
14 – « C’est bon tu peux le manger, il est déjà mort de toutes façons ! »
Est-il réellement nécessaire d’expliquer que si l’on n’était pas là pour acheter de la viande, on n’en proposerait pas (ou bien moins) dans les supermarchés et boucheries et donc on en tuerait moins ? L’essence même du végétarisme est de ne pas/plus participer à l’industrie de la viande. Si on la mange, on l’achète, si on l’achète, on abat des animaux. Et quand bien même celui qui trône dans la marmite au centre de la table n’a pas été acheté par vous, manger un animal mort a un petit quelque chose de dérangeant pour un végétarien. Juste pour information 🙂
Si vous avez déjà eu d’autres remarques que celles présentes dans cette liste, faites-nous signe pour que nous complétions !
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