Une forte envie de déranger et un gros besoin de débats pour déterminer si oui ou non les carottes souffrent quand on les épluche
Qu’est ce qui peut nous pousser à devenir végéta(l)ien ?
– Des images ou récits qui nous choquent
– Des actions contradictoires à nos valeurs mais que l’on a du mal à remettre en question de par la société dans laquelle on a grandi
– Une affection particulière pour les animaux
– Une crainte globale pour l’environnement
– Une crainte pour notre santé …
ou autant de raisons de devenir végétarien.
Dans tous les cas ces questions aboutissent le plus souvent à trois types de motivations. Celles-ci sont parfois toutes réunies chez une même personne, ou pas.
Car il n’y a pas qu’un seul type de végétarien.
Motivation 1 – La condition animale
Les traitements qui leurs sont réservés dans l’industrie sont terribles dans la grande majorité des cas. A ce jour, 95% des cochons sont issus des élevages intensifs, 99% pour les lapins, 83% pour les poulets.
Beaucoup de personnes s’interrogent sur notre relation aux animaux. Le favoritisme que nous accordons à certains et les mauvais traitements destinés aux autres, fait partie des grandes incohérences de notre société.
Motivation 2 – La problématique écologique
L’industrie de la viande est responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre causées par l’humain.
L’élevage et l’alimentation des animaux destinés à être consommés pour leur viande causent une déforestation massive (75% des terres agricoles servent à élever le bétail que nous mangeons).
La quantité d’eau consommée pour cette agriculture et pour les animaux eux-mêmes est énorme.
La pèche intensive décime les fonds marins et toute sa biodiversité.
Motivation 3 – L’aspect santé
Consommer trop de certaines viandes est nocif pour la santé (viande rouge et viandes transformées)
Beaucoup de produits animaux sont présentés comme sains alors qu’ils sont souvent pollués par nos méthodes d’élevage : antibiotiques, mercure, pesticides dans l’alimentation des animaux… De quoi se poser des questions sur d’autres solutions.
UN PROCESSUS EVOLUTIF
La transition vers un régime alimentaire essentiellement végétal est l’aboutissement d’un processus plus ou moins long et évolutif.
– Cela démarre souvent par des interrogations sur des choses qui peuvent aller à l’encontre de nos valeurs.
– Se met alors en place une démarche d’investigation.
Au début, nous ne sommes souvent touchés que par une seule de ces 3 motivations, mais cela évolue. Vos motivations seront peut-être complètement réordonnées avec le temps; nos points de vue n’étant pas figés au fur et à mesure que l’on absorbe les informations.
Toutefois de nos jours, l’information est à la disposition de tous.
Alors pourquoi tout le monde ne devient-il pas végétarien, en tous cas parmi les personnes sensibles aux causes citées ci-dessus ?
Selon nous, cela dépend de la disponibilité psychologique de l’individu et de sa capacité momentanée à accepter d’intégrer des informations potentiellement capables de le pousser à bouleverser ses habitudes alimentaires.
Changer de régime alimentaire sur la base de convictions n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi la décision d’opérer ce changement est souvent la suite d’un DÉCLIC.
DECLIC & SENSIBILISATION
Pourquoi mettre l’accent sur ce terme ?
Car c’est souvent le moment où l’on « ouvre les yeux ».
Nous pouvons passer des années à voir défiler des informations sur l’alimentation végétale. Nous pouvons être d’accord avec les mouvements de défense des animaux par exemple, sans pour autant se sentir concerné et devenir végétarien. Il est important de distinguer la logique, de la conscience d’une personne.
La logique veut par exemple que l’on soit d’accord avec le fait que la consommation de viande cause beaucoup de pollution, pourtant notre conscience ne sera pas suffisamment touchée pour ressentir l’envie de réduire sa propre consommation.
Il est très difficile d’accepter de se laisser toucher par des sujets sensibles comme la maltraitance animale, la pollution mondiale et le contenu de sa propre assiette.
La plupart des végétariens que je connais sont passés végétariens ou végétaliens suite à un déclic. Quand cela arrive alors tout se met en place. C’est d’ailleurs la principale raison qui fait qu’il est inutile de faire du prosélytisme auprès d’autres personnes si l’on souhaite les sensibiliser. Tant qu’une personne n’aura pas été profondément touchée par une information et n’est pas disposée à recevoir cette information, cela aura plutôt l’effet inverse.
La meilleure façon de sensibiliser son entourage est de vivre son végétarisme sereinement et de répondre aux éventuelles questions de manière pacifique.
FUN FACT
Ce sont parfois les personnes les plus virulentes face à un nouveau végétarien, qui finiront par devenir sensible à la cause. Souvent, il s’agit de personnes hautement sensibles. Avoir le courage de mettre vos convictions en pratique dans un environnement plutôt hostile à ce sujet, peut mettre ces personnes face à leurs contradictions et implique une réaction hostile inconsciente. Et on peut le comprendre. Repensez vous-même à votre avis sur le végétarisme il y a quelques années avant de vous poser des questions?